Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Luc Chatel, les libéraux et les libertaires : les impostures de la réforme des rythmes scolaires.

13/07/2011 19:57

Luc Chatel, les libéraux et les libertaires : les impostures de la réforme des rythmes scolaires.


Luc Chatel, en voulant suivre le rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires proposant de réduire de 15 jours les congés d’été pour les écoliers, cède une nouvelle fois à l’alliance des libéraux et des libertaires contre l’Ecole de la République.

Depuis 40 ans, sous des gouvernements de gauche comme de droite, les professeurs, les parents, et les élèves sont soumis aux avis de quelques pédagogistes en mal de théories de l’éducation.

Luc Chatel, à l’image de Philippe Mérieux, est entrée dans une fuite en avant sans fin. Plus il détricote l’Ecole de la République, plus il s’étonne de l’échec grandissant de notre système éducatif, et plus il veut aller encore plus loin.

Avec cette réforme prévue pour la rentrée, la baisse de niveau dans l’enseignement n’est donc pas expliquée par la suppression des postes d’enseignants dictée par des mesures de réduction budgétaire, ni par la baisse des vocations dans l’enseignement issue de la mastérisation.

Luc Chatel établit encore moins de corrélation entre la baisse du niveau d’expression et la suppression de près de 800 heures de cours de français depuis 1976. Il est vrai que l’objectif prioritaire de Nicolas Sarkozy pour rétablir la situation était en 2007 de favoriser la pratique du sport !

Il ne lui viendrait même pas à l’esprit de lier les difficultés dans l’apprentissages de savoirs des enfants aux ravages que représente cette pédagogie mortifère où l’instruction des savoirs est réduite à sa portion congrue au profit d’un élève censé se constituer ses propres connaissances.

Non, pour les ministres et les « experts », les difficultés des élèves proviennent des rythmes scolaires. Trop de travail la semaine dans l’année, et pas assez en vacances ; réduire les durées quotidiennes de travail et de vacances estivales serait la solution idoine.

Peut-importe à nos pédagogues que d’autres experts affirment que la chronobiologie des enfants est aussi variée que celle des adultes avec des lève-tôt et des couche-tard, des élèves qui travaillent mieux le matin, d’autre l’après-midi. Peut-importe qu’avec ce même calendrier, le niveau scolaire était supérieur il y a encore 20 ans.

Inutile aux élèves, cette réforme inspirée par des libertaires n’en sera pas moins très intéressante pour les libéraux, toujours prompts à défendre les intérêts économiques sur la formation de citoyens libres.

Reniant la vocation de l’Ecole de la République d’être un creuset national d’émancipation des individus en leur offrant une large gamme de connaissances utiles à leur développement de citoyen, nos libéraux veulent faire de l’école une unité de production de travailleurs efficaces et utiles à la machine économique.

A l’Ecole de s’adapter aux exigences économiques des intérêts privés. Les professionnels du tourisme ne s’y sont pas trompés. À peine rendu public, ce rapport suscite auprès des syndicats professionnels du tourisme des revendications catégorielles en réclamant un zonage pour les vacances d’été.

Ainsi, les élèves seront moins sur les plages et avec leur famille, mais les professionnels du tourisme bénéficieront d’une haute-saison courant du 15 juin au 15 septembre.

Luc Chatel en costume de Monsieur Loyal, nous offre ici un magnifique spectacle où libéraux et libertaires sont les principaux protagonistes d’une cabale contre l’Ecole de la République.

Charles Baldini, DLR Paris

http://www.debout-la-republique.fr/Luc-Chatel-les-liberaux-et-les.html






Non, messieurs les PDGs, l’euro n’est pas une grande réussite !!!

21/06/2011 20:48

Non, messieurs les PDGs, l’euro n’est pas une grande réussite !!!


Dans une tribune récemment publiée dans Le Monde, un collectif tente de prendre la défense de l’euro. On l’imagine sans peine, la tâche n’a pas du être aisée. Au final, une démonstration d’un dogmatisme sans faille et sans aucun argument.

Dès l’introduction, on est sonné par la force du propos: l’euro est une grande réussite car il a gagné de la valeur par rapport à presque toutes les autres monnaies!

Chacun doit donc se réjouir d’avoir la monnaie la plus chère du monde! Et tant pis pour la compétitivité du continent, sa richesse et le plein emploi.

Balayées d’un revers de main les délocalisations massives et la désindustrialisation qui sévissent dans les pays de la zone euro, touchant même jusqu’à Airbus, le fleuron de la coopération européenne.

Balayés à nouveau les déficits commerciaux énormes accumulés par la quasi totalité des pays européens sauf l’Allemagne (déficit de 4,1 milliards d’euros du commerce extérieur de la zone euro en avril 2011!).

Aux oubliettes les millions de chômeurs, condamnés par un euro trop fort. 9 millions d’emploi créés depuis l’introduction de l’euro nous dit-on? (grâce à l’euro, vraiment?) Cela pèse peu face au 16 millions de chômeurs dans la zone euro fin 2010, un chiffre totalement inédit par son ampleur.

Toujours selon cette tribune, le problème ne serait du qu’à un endettement excessif consécutif à la crise. Mais contrairement à ce qui est prétendu, l’euro n’a en rien augmenté la compétitivité de l’Europe à l’international. C’est tout le contraire: il a plombé la compétitivité de la zone euro, sauf l’Allemagne qui a infligé une contraction des coûts salariaux terrible à sa population.

En guise de solution, le collectif nous sert la traditionnelle soupe de plus de coordination, de plus de règles. Bref, un concentré des propositions vagues et sans substance qui nous sont offertes depuis deux ans.

Alors que jour après jour, les événements démontrant l’absurdité économique qu’a été l’euro se succèdent, alors que jour après jour, un nombre croissant de personnalités reconnues et compétentes condamnent la monnaie unique, cette nouvelle tentative sans conviction de secourir un euro destructeur et moribond montre bien l’essoufflement complet de l’argumentaire des partisans résignés de l’euro.

Par Antoine Testu, adhérent DLJ

Article du journal Le Mondehttp://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/20/la-crise-europeenne-est-une-crise-de-la-dette-pas-de-l-euro_1538337_3232.html

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Renouveau

05/06/2011 00:52

Renouveau


A compter d'aujourd'hui, nous relançons le blog qui était jusqu'ici dévolu à la 14ème circonscription qui disparaîtra sous peu. Nous anticipons le redécoupage des circonscription et nous consacrerons désormais aux communes qui composeront la future 11ème circonscription. Nous y intégrerons pour des raisons évidentes de proximité mais aussi d'union dans l'actuelle CAHC d'Hénin - Carvin, la commune de Bois Bernard. Ainsi, DLR 11ème circonscription, sous la houlette de Michel Vast, s'occupera des villes de : Hénin - Beaumont, Carvin, Libercourt, Oignies, Evin - Malmaison, Leforest, Dourges, Courrières, Montigny en Gohelle, Rouvroy, Méricourt, Drocourt, Bois Bernard, Noyelles Godault et Courcelles lez Lens. Nous appelons désormais nos militants et sympathisants résidant dans ces communes à devenir nos représentants dans ces communes. Pour tous renseignements, envoyer votre demande à l'adresse suivante : Tarik.62@hotmail.fr

Nous vous recontacterons pour convenir d'un rendez vous avec notre délégué.

Le comité provisoire de la future 11ème circonscription






Ecce homo

30/12/2010 23:40

Ecce homo


Un homme jeune,  indépendant ayant une vision claire pour l’Europe et pour la France … Un homme de terroir, construit sur une certaine idée de la France… Un homme droit, loyal, honnête pour diriger enfin la France conformément aux aspirations du peuple français ! Voilà l’homme qu’il nous faut au poste de président de la République française ! Pour ma part, cet homme est tout trouvé ! C’est Nicolas Dupont – Aignan ! En avant  donc pour 2012 ! Votez pour le véritable changement !

 

Anthéa

 






Langues otages (par Yvonne Bollmann)

18/12/2010 04:20

Langues otages (par Yvonne Bollmann)


…Quelques observations sur une proposition de loi de députés français relative au développement des langues et cultures régionales

 

Cet important article d’une éminente universitaire spécialiste de l’Allemagne et de sa politique qu’elle qualifie d’ « ethnique » en Europe, rejoint les positions déjà prises et publiées par Avenir de la langue française à diverses reprises.

 

121386120977 L’inscription des langues régionales dans la Constitution, lors de la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008, devait répondre aux préoccupations exprimées à leur sujet.
Des parlementaires ont alors estimé qu’il convenait de mettre en place un arsenal d’application contraignant. En février 2010, à l’initiative des députés Marc Le Fur (UMP) et Jean-Jacques Urvoas (PS), le groupe d’étude sur les langues régionales de l’Assemblée nationale décida de présenter une proposition de loi émanant de juristes alsaciens et ensuite amendée par lui, sur le statut de ces langues dans l’enseignement, les médias, la culture, la signalétique et les services publics.
En réalité, deux propositions de loi concurrentes furent préparées, chaque parti souhaitant apparaître comme le défenseur de cette cause sensible[1]. Celle des députés UMP sera déposée très prochainement[2]. Les socialistes et apparentés ont déposé la leur le 24 novembre, elle a été enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 7 décembre[3].
L’exposé des motifs, qui en fait apparaître à la fois l’ambition et les périls, montre, onze ans après, combien demeure actuelle la décision que le Conseil constitutionnel a rendue le 15 juin 1999 sur la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Celle-ci, adoptée en 1992 par le Conseil de l’Europe, avait été signée au nom de la France par M. Pierre Moscovici, ministre délégué aux Affaires européennes, le 7 mai 1999, à Budapest ; le Président de la République avait ensuite saisi le Conseil constitutionnel pour qu’il tranchât la question de la compatibilité de la Charte avec la Constitution.

Un projet coercitif

Le Délégué général à la langue française et aux langues de France, M. Xavier North, s’est demandé en février 2010 s’il était justifié de mettre en place un dispositif législatif d’application des dispositions constitutionnelles adoptées en 2008 ; l’objectif de donner au patrimoine linguistique une forme  institutionnelle lui était apparu désormais rempli. Il avait souligné que l’arsenal juridique français était déjà très riche sur ce sujet et qu’il suffirait d’utiliser de manière plus volontariste les lois existantes.
Les auteurs de la proposition de loi, eux, ne souhaitent visiblement pas en rester là. Estimant qu’il n’existe aujourd’hui « aucun cadre législatif consistant sur l’usage des langues régionales », ils veulent en faire adopter un, en particulier dans l’enseignement. Il s’agit de le substituer à la faculté laissée actuellement aux autorités académiques d’y inclure les langues régionales selon des modalités laissées à leur appréciation et précisées par de simples circulaires.
Dans la proposition de loi, ses auteurs ont inscrit « le principe d’une obligation, pour les autorités administratives, de fournir une offre suffisante d’enseignement de ces langues et dans ces langues », avec financement public, sans que cette notion d’ « offre suffisante » soit définie, de sorte que les surenchères seront toujours possibles. Une mesure d’intimidation discriminante s’appliquera aux parents d’élèves, qui devront, en cas de refus, « dûment signaler » leur opposition à un tel enseignement.
La proposition de loi prévoit que des actions pénales pourront être engagées par la HALDE et les associations de défense des langues régionales contre des « comportements discriminatoires », tels les « actes de dénigrement, d’empêchement, d’hostilité à l’encontre de l’usage et de la promotion » de ces langues. Par contre « le fait pour une offre d’emploi de réclamer la connaissance d’une telle langue ne saurait être interprété comme une mesure de discrimination ». C’est un dispositif à deux poids deux mesures en matière de plaintes pour discrimination.

Une menace pour les langues régionales et pour le français

Au motif de défendre les langues régionales, les auteurs de la proposition de loi les dépouillent de leur dimension culturelle, c’est-à-dire de ce qui fait leur dignité propre. En déclarant que « la défense de la biodiversité et celle de la pluralité linguistique relèvent au fond d’une même logique », ils assimilent ces langues à des espèces en péril, et confondent nature et culture.
Ils présentent comme « encore plus impérieuse pour les langues régionales » que pour la langue française la nécessité d’un cadre juridique protecteur. La pédagogie immersive, telle qu’elle est pratiquée dans les écoles associatives Diwan en Bretagne, est « reconnue comme légale dès lors que la maîtrise de la langue française est garantie à un niveau équivalent à celui des filières traditionnelles d’enseignement », mais le temps consacré à l’immersion dans la langue régionale est autant de pris sur celui qui pourrait revenir au français. Cette pédagogie devra bénéficier de modalités spécifiques de financement public. Un dispositif analogue est prévu pour le financement de la presse écrite en langues régionales ; ces aides financières et fiscales seront forcément en concurrence avec « celles octroyées à la presse écrite de langue française ».
 
Pour les rédacteurs, le gouvernement serait « redevable devant les générations futures » de la préservation et de la pérennisation des langues régionales. Mus par ce souci, ils oublient que le français a été pour ceux qui l’ont appris un moyen privilégié de leur émancipation ; ils font injure à ces générations passées en sous-estimant la qualité de leur effort, et leur volonté d’être jusque dans la langue citoyens de l’Etat-nation. Ils doivent laisser aux Français qui viendront après nous le soin d’user eux aussi de leur liberté, sans moyens coercitifs.
Il s’agirait également de renforcer le « rayonnement européen et international de la France », dans le cadre de sa politique culturelle à l’étranger, en accordant aux langues régionales « une place appropriée ainsi qu’à la culture dont elles sont l’expression ». Mais c’est le français qui est la langue de la République, et c’est le français qui est la langue de la liberté, sans compter que la France a des responsabilités qui lui sont propres au sein du monde de la francophonie.

Un acte mimétique

La proposition de loi convoque nos voisins de l’Union, en rappelant qu’ils ont pour la plupart « initié depuis longtemps déjà des politiques extrêmement généreuses en vue de promouvoir leurs propres langues régionales », et qu’ils « attendent de nous un geste fort en la matière ». Cet appel au mimétisme transnational n’est pas acceptable non plus, car aucune situation nationale n’est comparable à l’autre.
L’Allemagne, par exemple, qui a ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, a certes reconnu chez elle le bas-allemand, le danois, le frison, le romani et le sorabe ; mais ce texte lui permet également d’avoir un statut officiel pour l’allemand à l’étranger, celui des minorités allemandes, dans des pays qui l’ont ratifié eux aussi (Danemark, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Ukraine).
La charte des langues est au demeurant pour une grande part d’inspiration allemande, sous la double influence de l’Union fédéraliste des communautés ethniques européennes (Föderalistische Union europäischer Volksgruppen), dont le siège est dans le Schleswig-Holstein, et qui bénéficie du soutien de fonds publics allemands, et des associations d’Allemands expulsés hors des pays d’Europe centrale et orientale après la Seconde guerre mondiale à la suite des accords de Potsdam.
L’allemand est déjà enseigné en Alsace en tant que langue régionale de France, à côté des dialectes alémanique et francique, conformément à une « convention portant sur la politique régionale des langues vivantes dans le système éducatif en Alsace » signée en 2000 et renouvelée depuis, sous l’égide de l’Etat[4]. Selon la logique propre à ceux qui considèrent que la langue définit l’ethnie, cela revient à conférer aux Alsaciens la qualité de « minorité allemande de France ».
C’est peut-être là le véritable enjeu du débat sur les langues régionales, comme le montre une tribune libre sur « la discrimination de la langue allemande »  dans les institutions européennes signée par un juge de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe et un député de la CSU.[5] Ils y écrivent entre autres que « l’allemand est langue officielle, ou langue reconnue d’une minorité, en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg, en Belgique, au Danemark, en Pologne, en Italie et en France. » Ces deux auteurs affirment ainsi l’existence d’une minorité allemande dans notre pays. Il est temps de mettre un terme à de telles dérives.

L’enjeu ethnique

 

Pour accorder aux ethnies ce qui peut être attribué aux langues, le juriste Jean-Marie Woehrling, alors expert-consultant auprès du Conseil de l’Europe, proposa en 1993 d’inverser l’ordre langue/ethnie. Il en précisa le motif : « Une telle présentation est plus acceptable par les Etats qu’une affirmation directe des droits des minorités nationales. On ne peut certes protéger des langues sans prendre aussi des mesures en faveur des locuteurs de ces langues, mais celles-ci sont instituées comme la conséquence de la protection des langues et non comme l’expression de droits particuliers des minorités ethniques.»[6] Et il avait raison. Mieux vaut avancer masqué quand il s’agit de faire prévaloir en France des concepts contraires à l’ordre républicain.
Les rédacteurs de la proposition de loi adoptent la même méthode. En annonçant que « les actes de dénigrement ou de violation des dispositions de la présente loi » seront réprimés entre autres en tant qu’ « actes racistes », ils reconnaissent les langues régionales comme un critère racial et entreprennent ainsi leur ethnicisation, et celle des locuteurs qui y recourent.
Quant aux « dispositions particulières à certaines régions » préconisées dans la proposition de loi, elles semblent devoir favoriser une reconfiguration territoriale sur des bases régionalistes. Ainsi, en voulant instituer par la loi l’enseignement obligatoire de l’allemand dans les programmes généraux de l’école primaire en « Alsace-Lorraine » – dénomination déjà créée après 1870, par l’occupant – les rédacteurs incitent ces deux régions à se tourner vers l’Allemagne. Le même procédé est utilisé pour la langue occitane quand il s’agit d’organiser la coopération interrégionale destinée à sa sauvegarde.
Ces orientations sont incompatibles avec la Décision que le Conseil constitutionnel a rendue le 15 juin 1999 sur la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Les Sages avaient alors affirmé que cette charte, « en ce qu’elle confère des droits spécifiques à des « groupes » de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de « territoires » dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français »[7]. Il n’y aurait pas un mot à changer dans leur Décision relativement à cette proposition de loi.

Où l’on retrouve Mme Viviane Reding

 

Parmi les voix qui ont salué l’inscription des langues régionales dans la Constitution de la Vème République, il y eut aussitôt, le 25 juillet 2008, celle de l’eurodéputé allemand Bernd Posselt (CSU)[8]. Au Parlement européen, ce partisan de l’ordre ethnique voulu par l’Allemagne a été de 1996 à 1998 le président du groupe de travail intergroupes « langues minoritaires », dont il est vice-président depuis 2004. Il dispose ainsi des instruments nécessaires pour faire adopter, sous couvert de diversité linguistique et culturelle, un droit européen des « communautés ethniques » (Volksgruppen).
Le 23 mai dernier, lors d’un grand rassemblement des « Allemands des Sudètes » à Augsbourg, M. Bernd Posselt, leur porte-parole, a annoncé que lui et la commissaire européenne Viviane Reding venaient de s’atteler ensemble à cette tâche :
« Nous avons enfin à la Commission européenne, qui a honteusement échoué des années durant – et cet échec porte un nom, celui de Günter Verheugen – une commissaire aux droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding, aux côtés de qui j’ai siégé de nombreuses années à la commission des affaires intérieures du Parlement européen, qui est désormais en charge des droits de l’homme et des droits des communautés ethniques (Volksgruppenrechte). Nous sommes convenus avec elle la semaine dernière – et nous avons déjà créé une commission à cet effet – d’entreprendre à présent l’élaboration d’un droit européen des communautés ethniques (Europäisches Volksgruppenrecht) tel que notre organisation [l’Association des Allemands des Sudètes] l’a préparé et mis au point depuis des décennies. »[9]
C’est la Hongrie, comme on le sait, qui assurera la présidence de l’UE au premier semestre 2011, et il semble qu’elle souhaite faire avancer ce projet, étant elle-même fortement engagée dans une politique de soutien envers les minorités hongroises à l’étranger, notamment celles de Roumanie et de Slovaquie. Au début du mois de novembre, M. Bernd Posselt s’est rendu à Budapest, où il a rencontré le Président hongrois ; cette question des « droits des groupes ethniques et des minorités » aurait été évoquée au cours de leur entretien, la Hongrie et les Allemands des Sudètes partageant des préoccupations et des intérêts communs en la matière, parmi lesquels l’annulation des décrets Benes[10].
Un site d’actualités européennes a bien annoncé le 19 novembre que « la situation économique délicate de l’Europe a poussé Budapest à redéfinir ses objectifs pour sa présidence de l’Union européenne » ; les questions sur la révision du traité de Lisbonne et la gouvernance économique seront prioritaires[11]. Mais une chose est sûre : la « diversité culturelle », en fait synonyme de « diversité linguistique » et de « diversité ethnique », continuera de figurer parmi les objectifs européens, et l’ethnicisation du politique suivra son cours. A Paris, la proposition de loi sur les langues régionales épouse ce processus, et va par là même accentuer dans certaines régions la recherche patiente et graduelle d’une autonomie croissante, ce qu’aucun Français ne saurait cautionner. Les députés doivent savoir quelles conséquences résulteraient de leur signature sous un tel texte.

Fait le 16 décembre 2010 par Mme Yvonne Bollmann, universitaire, germaniste


[1]http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/langues-regionales-scission-sur-le-texte-17-11-2010-1118083.php
[3] http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/langues-regionales-la-proposition-de-loi-deposee-29-11-2010-1130620.php et http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/langues-regionales-la-proposition-de-loi-a-ete-deposee-08-12-2010-1141426.php
[4]http://www.acstrasbourg.fr/sections/rhin_superieur_europ/les_langues_vivantes/convention_sur_la_po/la_nouvelle_conventi/downloadFile/attachedFile/20070713convention_signee_VLight.pdf?nocache=1184574999.69
[5] Frankfurter Allgemeine Zeitung , 13 décembre 2010.
[6] Land un sproch, Les cahiers du bilinguisme, 1993, numéro 106.
[7] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1999/99-412-dc/decision-n-99-412-dc-du-15-juin-1999.11825.html





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